Une visite de l’atelier d’Hélène Angeletti à Toulouse…

« Proliférations », le titre de la nouvelle exposition organisée par La Galerie 09 qui débutera le 20 mars 2019 au Lycée Gabriel Fauré, à Foix, est à l’image de l’ambiance de l’atelier-maison ou maison-atelier d’Hélène Angeletti.

Du rez-de-chaussée où se situe l’atelier, à la salle à manger du premier étage, de drôles de formes molles crochetées sont suspendues aux murs, les lampes ou les portes crayons adoptent ces mêmes étonnants appendices, des peintures aux volutes florales et aux couleurs bigarrées ornent les murs eux-mêmes multicolores, les meubles sont ouvragés ; pas de vide. Une prolifération gaie, sensuelle et organique, telle une évidence.

Hélène crochète, peint ou dessine certainement comme elle respire, à rythme régulier, comme elle parle, enchainant une idée après l’autre, une action après l’autre, sereinement. Nous devinons ces formes improbables jaillissant patiemment sous ses doigts. Lorsque nous les voyons, nous les reconnaissons dans leurs complexités, elles deviennent certitudes. A-t-elle étudié la médecine ou bien l’ichtyologie ? L’entomologie, l’herpétologie, l’ornithologie ou bien la botanique ? « - J’emprunte les motifs des chemisiers de mes copines, nous explique-t-elle, quant à celui-ci, je suis partie d’un schéma de moteur. »

Hélène est plasticienne. Elle pratique l’écriture automatique. Les Surréalistes l’auraient adoptée au vu de ces créatures primitives aux formes toujours renouvelées : identités mixtes dans lesquelles il y a de nous et de l’autre inextricablement mêlé. Ou femme-machine ? Ses gestes longtemps répétés s’inscrivent dans une temporalité qui n’est plus la nôtre. À moins qu’elle n’égrène inlassablement son chapelet de points (au crochet) et de lignes (dessinées) pour tisser plus d’humanité… Pour « Fil rouge », œuvre collaborative qui sera exposée en salle Deleuze jusqu’au 31 mai 2019, elle nous invitera à participer.

Michèle Ginoulhiac