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LE BLOG DE LA GALERIE

PAS SI BÊTES Lycée Gabriel Fauré, Foix - Sept. - Déc. 2021 Exposition multimédia

Virginie Cavalier Diplômée de l’École Supérieure d’art et design des Pyrénées, Tarbes Vit et travaille dans les Hautes Pyrénées. Mail : consonance.animiste@gmail.com Site : www.virginiecavalier.com "Confrontant l'animé et l'inerte, je questionne le rapport à l'animal. Fixant le sentiment d'appartenance à la communauté du vivant, je ritualise par le biais de tentatives d'animalisation et d'humanisation. La faune, révélatrice d'un héritage, m'amène à façonner des hybrides, un glissement, à partir d'un processus de collecte, de soin et d'associations. Évoquant le cabinet de curiosités, le chamanisme ou la sorcellerie, j'aborde la culture animiste, où les êtres assurent leur juste place dans l'environnement. Je traque « restes », « trophées », dépouilles délaissées et une fois nettoyées pour certaines, les traite pour leur conservation. Je les trouve en chinant, dans des élevages de petits producteurs, lors de marches en montagne, où ils étaient livrés à la putréfaction. Ce processus de collecte définit l'éthique de ma pratique. Lorsqu’ils tuaient un animal, les Amérindiens se devaient d’utiliser un maximum des parties de celui-ci. Sa mort devait avoir un sens. Les divinités recevaient les ossements en offrande, en échange de quoi, les hommes étaient autorisés à pratiquer la chasse. Cela, en contraste au mode de vie contemporain, plus en demande de produits carnés, engendrant d'importantes productions de viande. En sortant les dépouilles de leur contexte, à travers l'accumulation, le détournement, la valorisation, un trophée de chasse se met au service de questionnements et tend à rendre le sujet plus palpable. Le fondement de cette recherche entre instrumentalisme et estime se trouve dans mes souvenirs. Je me suis considérée proie, fragilisée par des actes violents. Parfois, par l'usage de l'humour noir, me basant sur des sujets tabous, je lie dégoût et amusement. L'utilisation de la mort à travers la déviation, l’humour, la désacralisation, le fantasme, rend possible l'assimilation, le phénomène de catharsis. D'une part, je crée des rites de transpositions culturelles, funéraires, comportementales, de l'humain vers l'animal et réciproquement. D'une autre, je tente de réparer le corps, j’utilise des parties provenant de différentes espèces, je les ré-assemble, les mixe. Des hybridations qui sont plus proches de l’idée générique que l’on se fait du mot «animal» que de la réalité d'un être vivant. La recherche de sens consécutifs à l'altération de notre patrimoine naturel, me pousse aujourd'hui vers une approche de poétisation, ébauche du caractère insaisissable du monde sauvage."

Michèle Ginoulhiac Diplômée de l’École Supérieure d’Art de Toulouse Vit et travaille en Ariège. Mail : michele.ginoulhiac@orange.fr Lagalerie09.com - Instagram: micheleginoulhiac « J’ai rencontré le troupeau au Mont Fourcat en Ariège, leurs cornes se détachaient au sommet, dans la brume. Notre approche ne les a pas perturbées ; elles connaissent l’animal humain. Quelques brebis broutaient, la plupart se reposaient, d'autres l'encolure gracieusement dressée regardaient le paysage, contemplatives. Elles étaient collées l’une à l’autre ; elles ont cette liberté de contact. Leurs flancs arboraient des lettres rouges et bleues peintes grossièrement sur leur fourrure d’un blanc poussiéreux. Ces marques répétitives qui relatent leur appartenance, configurées de manière aléatoire selon la posture d’une brebis par rapport à l'autre, formaient pour moi des mots. Les brebis me parlaient. Non pas comme elles communiquent entre elles par des bêlements ou des attitudes que je ne sais interpréter, elles parlaient mon langage. Par le sceau traduisant leur domesticité j’imaginais tous les sentiments qui nous traversent, nous bouleversent. T - M - E – 8, ces quatre signes m’ouvraient un Monde. Les messagères restaient stoïques, détachées, méditant. Et si les moutons n’étaient pas si bêtes ? Les bergers vous le diront. Depuis le néolithique, l’humain a effectué des sélections de manière à obtenir une race de moutons dociles. Les troupeaux que nous côtoyons quotidiennement sont des animaux caractérisés par une néoténie (qui présente des caractères juvéniles) induite par ces sélections successives : ils sont peureux. Alors qu’ils avaient auparavant tous les moyens de se défendre des prédateurs dans un environnement qu’ils maitrisaient parfaitement, les moutons actuels sont aujourd’hui totalement à la merci des loups, des ours et de l’Homme. » (Juillet 2020-21) Mélissa Tresse Diplômée de l’École Supérieure d’Art de Nîmes Vit et travaille en région parisienne. Mail : tressemeliss@gmail.com http://melissatresse.blogspot.com/2015/08/blog-post.html https://carlabaylecitedesarts.fr/lieux-art-peinture-sculpture-ariege-09/20-galerie-d-ete « L'estampe me permet de développer le caractère graphique et narratif de mon travail, de construire un monde fourmillant et minutieux qui émerge sur le papier, laissant la trace d'une bribe d'histoire étrange et drôle à la fois. Ma recherche graphique se base sur les rapports formels et surtout sensibles qui s'établissent entre l'humain et l'animal. Je suis fascinée par l'incroyable mixité du vivant et le potentiel de formes qu'elle recèle. En dessinant, je tente de suggérer plutôt que définir avec précision la nature étrange des corps représentés, tout en gardant une grande spontanéité dans l'écriture graphique. Le mythe et la fable sont pour moi comme un langage vivant qui me sert à interroger le présent. Les constructions mentales, architectures poétiques et vivantes que je dessine naissent sur le terreau fertile des mythes, et des contes ; les récits anciens viennent naturellement faire écho à des images d'aujourd’hui. Ces images oniriques griffées à coup de petits traits de plume, parlent d'un désir de trouver son lieu, son habitat, son repaire propre, comme une obsession récurrente. »


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