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LE BLOG DE LA GALERIE

« VOX SOMNIA » de VEKS VANHILLIK, « GROUND, RULES, PAINTINGS : A QUARTET » de PETER JOSEPH, RICHARD


Le jeune muraliste toulousain Veksvanhillik joue dans sa peinture de chevalet avec les codes de la représentation classique. Sa technique rejoint celle des peintres hollandais : miniatures, vernis brillants qui rappellent la peinture à l’huile inventée par un Van Eyck, figures anthropomorphes et hybrides évoquant Bosch, cadres baroques aux vernis dorés, clairs obscurs à la Rembrandt… et pourtant. Son iconographie est tout à fait contemporaine des préoccupations de la jeune génération. Mêlant culture populaire, influences asiatiques, technique du graf et personnages imaginaires fantastiques, Veks nous plonge dans les images de ses insomnies teintées de contes pour enfants et de cauchemars des guerres modernes. Les corps sont autopsiés jusqu’au squelette comme des écorchés ou découpés en tranches, fragmentés. L’idée est de voir tout à la fois l’intérieur et l’extérieur, de tout saisir d’un coup d’œil, de réunir l’infiniment grand et l’infiniment petit dans une même possibilité de compréhension telle qu’elle se trouve dans les cabinets de curiosité dès le XVIe siècle. Un sampling de formes et de techniques harmonieux et libérateur qui nous parle à la manière d’Alice aux pays des merveilles de lendemains tant effrayants qu’héroïques.

L’exposition du quartet Peter Joseph, Richard Bell, G.R.Thomson, David Saunders est totalement à l’opposé : pas de figuration, surtout pas d’illustration, c’est une démonstration de peinture pure. Nous pourrions penser que ces recherches fondamentales concernant la matérialité de la peinture appartiennent au passé mais nous n’en avons pas fini avec ce que peut nous apprendre cette peinture aujourd’hui. Il s’agit toujours d’un nouveau langage : en ce qu’il « offre une forme d’expérience plus physique qu’imaginaire » nous n’avons pas épuisé ses potentialités. D’ailleurs, le titre est tout à fait judicieux, « a quartet » en correspondance avec la musique. Comme le son appelle des sensations plus que des images, il faut se laisser aller aux élans que les rythmes et les accords colorés impriment à nos corps. Il faut cheminer de couleurs froides en couleurs chaudes, de vibrations en plages d’aplats, de légèretés en masses. Il faut écouter le dialogue fructueux des organisations géométriques ou aléatoires, ouvrir l’œil aux nuances infiniment délicates et aux jeux des translucidités. La couleur pulse, des jeux de plans en découlent, cette confrontation magistrale nous permet de saisir les règles propres à chacun des peintres. La conversation qu’il nous est offert de surprendre dans l’espace de notre petite galerie fuxéenne est un véritable cadeau d’envergure internationale puisque cette exposition sera visible à Londres en Juin.

(2 septembre au 27 octobre 2017, visites aux heures d’ouverture du lycée sur RDV 06 86 73 66 44 / Visites guidées le 16 septembre 2017)

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