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LE BLOG DE LA GALERIE

UNE PIQURE D’ART AU NOM DES ABEILLES EN PÉRIL.

L’exposition « À contre-courant 2009-2019 » proposée par LaGalerie09 en salle Deleuze au Lycée Gabriel Fauré à Foix du 5 septembre au 20 décembre 2019 réunit pas moins de 15 créateurs, plasticiens, dessinateurs, photographes ou écrivains : ALQUIN – BAXTER - BIOULES - BUTOR - DILASSER - DÉGEILH - FERRI – FOLLET - KORAÏCHI - LE GAC - MAHE - PAGÈS -TITUS-CARMEL - SÉGUI – VIALLAT. La confrontation de leurs œuvres disparates est pour le moins étonnante ; leur concours sert la cause de l’environnement et plus précisément la survie des abeilles.

En 2009, Bertrand Théry, apiculteur, fait le pari de l’esthétique et propose à des plasticiens d’œuvrer contre l’impact des pesticides sur l’environnement qui cause la mort des abeilles. « Être à contre- courant, dit-il, c’est résister au mouvement dans lequel s’inscrit le monde, non pas le laisser suivre son cours, mais au contraire, préférer les détours et les chemins escarpés, espérant que cette nouvelle marche offerte par l’expérience esthétique, transforme les paysages que nous traversons, comme elle transforme le regard que nous leur portons. » Cette première exposition nommée justement « À contre-courant » présentait 10 sérigraphies, autant d’images tantôt abstraites, tantôt figuratives, caricatures ou documentaires qui parlent à notre sensibilité et proposent d’interroger notre rapport à la nature, à ces insectes dont on loue le travail et dégustons le miel.

Il s’agit 10 ans après de faire le point : avons-nous trouvé une alternative aux pesticides ? La réponse est non. Il n’y aura pas de répit pour les abeilles. L’Union européenne a décidé de passer outre l’avis de ses propres experts, et de la communauté scientifique au sens large, dans la protection de ces insectes. Après six années d’atermoiements, l’un de ses comités techniques a adopté au cœur de l’été, le 17 juillet, un texte réglementaire parmi les plus lourds de conséquences pour l’avenir de la biodiversité sur le Vieux Continent. » Dès lors, comme un rituel, il faut montrer à nouveau ces mêmes images - hors d’âge - qui nous interpellent sobrement sur ce qui reste notre honteuse actualité. Les œuvres réalisées et exposées en 2009 se complèteront en 2019 de productions originales. Jacques Dégeilh expose un projet « Avec le pollen » réalisé selon un processus de recueil in situ. Glen Baxter esquisse d’un crayonné joyeux une figure anthropomorphique éloquente tandis que le graphisme expressif de René Follet nous transporte au cœur de l’activité débordante de la ruche. Dans un dessin épuré, Jean-Yves Ferri nous offre son sourire ironique qui tranche dans le vif de ce sujet grave.

Ce qui est précieux chez l’abeille c’est la grâce de son vol pollinisateur, l’ingéniosité de ses bâtis, le raffinement de son nectar. C’est à travers nos émotions que nous captons et apprenons le monde. L’art – qu’il soit mot ou couleur, tâche ou trait, rire ou larme, est peut-être alors le meilleur relais de la cause des abeilles aujourd’hui.

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